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samedi, 06 mai 2006

Portail sur l'univers d'Ixéo

Roses for perverted biotech
 

Je me suis finalement laissé convaincre de faire de notre nouvel espace d'expression, le forum «Fable de Poney», aussi un portail sur l'univers artistique d'Ixéo. Vous pouvez y découvrir l'intégralité de son oeuvre, en suivant les liens suivants :

Abstraction, pop-art

Montages photographiques

Fractales

Animations Flash

Vos commentaires sont les bienvenus, sur le forum (après inscription) ou ici-même (les commentaires sont ouverts sur cette note).
 

Terra incognita

jeudi, 27 avril 2006

Duncan Online déménage...

Dans une récente réponse à un commentaire, j'envisageais que «mon» blog devienne «notre» blog. Mon sentiment que Fabienne doit pouvoir s'exprimer à égalité avec moi, et ne pas être réduite au seul rôle de commentatrice, s'étant renforcé, la décision est prise. Malheureusement, un blog est par définition un espace personnel, peu adapté aux auteurs conjoints. Pour avoir la souplesse nécessaire, nous avons décidé d'ouvir un forum, où nous vous invitons désormais à nous lire, et aussi à vous exprimer (les commentaires ici étant désormais fermés) :
 

Fable de Poney

« l'Arche de Fablionne et Duncan »

 

Si vous nous faites l'amitié de continuer à nous suivre, vous pouvez accéder librement en lecture à la partie publique de notre forum. Une simple inscription vous permettra d'écrire et, éventuellement, d'accéder à certains espaces privés. Nous espérons vous retrouver bientôt dans cet espace (encore en chantier pour quelques jours), et que vous aimerez vous y exprimer avec la même liberté qu'ici...

Merci.

Je voudrais conclure ce blog par un hommage à Fabienne en expliquant en quelques mots, et une image, pourquoi elle me plaît. Il est incontestable, et je ne le cacherai pas, que j'ai d'abord et surtout «flashé» sur un physique de rêve : des cheveux rouges qui captent le regard, des yeux d'un gris très clair fascinant, un piercing au sein gauche (j'adore), et un cul parfait.
 

le cul de Fabienne
 

Le corps de Fabienne a cette rare particularité d'être tout en courbes, en restant ferme, mince et élancé.

Dans ce corps résident aussi un cerveau et un coeur...

J'espère que le chemin ne sera pas trop long qui me conduira à l'instant où je pourrai dire, et croire, en toute simplicité, que j'ai beaucoup de chance, et que je devrais être un homme comblé par cette chance !

lundi, 24 avril 2006

Pourquoi, pourquoi, pourquoi...?

Toutes les photographies illustrant cette note
sont dues au très talentueux
Luc Selen.
 

Luc Selen Ev09
 

J'avais initialement prévu de consacré cette nouvelle note à Fabienne, à essayer d'expliquer pourquoi elle me plaît. Les questions soulevées par les commentaires de mes lecteurs sur la note précédente («Princesse ou pute») appelant de ma part quelques réponses, ce sera pour une autre fois...

Plutôt que de répondre point par point à tout ce qui a été dit et qui se recoupe souvent, je préfère «rebondir» sur deux questions (en partie liées) qui me paraissent essentielles, et plus ou moins contenir toutes les autres... La première est : «Pourquoi suis-je comme ça avec Fabienne ?» La seconde est celle de mes «angoisses». Je me limiterai aujourd'hui à la première, la seconde nécessitant des retours en arrière qui aideront les lecteurs à mieux comprendre, je l'espère, la situation actuelle, elle fera l'objet d'un «discours» ultérieur...
 

Luc Selen Ev10
 

«Pourquoi suis-je comme ça avec Fabienne ?»

Avant d'essayer de répondre à cette question, je voudrais relever ce que je ressens comme une certaine contradiction dans certains commentaires successifs. Dans un premier temps «on» m'a conseillé de profiter de l'instant présent, de ne pas me prendre la tête, de ne pas me poser trop de questions, etc... Et maintenant, «on» semble me reprocher de manquer de courage, de ne pas vouloir m'engager, etc... N'est-ce pas un peu facile de me demander de m'engager sans me poser certaines questions, en me contentant de vivre l'instant présent ?

Mais revenons à la question, le «comme ça» faisant référence à mon déficit d'engagement, et au fait qu'apparemment je ne «prendrais» qu'une facette de Fabienne, en refusant de voir la totalité de ce qu'elle est.

Qu'il soit bien clair pour chacun, et en particulier pour Juliette, qu'à l'heure qu'il est je ne rejette pas la perspective d'un engagement avec Fabienne. Je ne l'aurais certainement pas affirmé aussi catégoriquement il y a quelques semaines, mais aujourd'hui je peux le faire, et je ressens ça comme un immense progrès. Encore faut-il que je sois prêt à prendre un engagement, encore faut-il que la forme de cet engagement et ses conséquences correspondent à ce que Fabienne désire. Nous parlons bien ici d'une décision susceptible d'engager sur le long terme la vie de deux êtres, et un peu aussi celle de leurs entourages respectifs. C'est tout autre chose que de s'éclater dans l'instant présent, sans arrière-pensée ! Juliette paye très cher aujourd'hui, entre autres, l'erreur de s'être «engagée» un peu trop vite il y a 18 ans. Comment peut-elle aujourd'hui me reprocher mes doutes et mon hésitation ? J'en ai un peu marre, pour ne pas dire plus, qu'on me reproche tantôt mon irresponsabilité, tantôt ma prudence... On ne construit rien sur les sables mouvants du doute ! J'ai besoin de quelques certitudes, et absolument pas de tout contrôler comme quelqu'un l'a suggéré, mais de quelques certitudes quand même. Vous voulez m'aider, vous voulez nous aider ? Alors aidez-moi, et aidez Fabienne, à les acquérir...
 

Luc Selen Ev11
 

En ce qui concerne le danger des «visions limitées», personne ne semble avoir compris que le choix entre la pute ou la princesse n'est rien d'autre qu'un jeu entre Fabienne et moi, jeu initié par elle. Le second degré ne serait-il pas votre fort ? Je plaide néanmoins coupable, parce qu'il est probable que c'est la gravité habituelle de mon expression qui vous a ainsi induit(e)s en erreur. Désolé, mais le jeu est une des choses les plus sérieuses et les plus importantes qui soient (relisons Roger Caillois, Johan Huizinga, Eugen Fink), donc quand je joue, je suis sérieux !

Mais n'ayez crainte, malgré mes innombrables défauts, je suis pleinement conscient que Fabienne est un être humain avec la complexité et la multiplicité de facettes que cela suppose. Et que, le moment venu, c'est bien Fabienne tout entière que j'accepterai, et pas seulement Fabienne-la-pute, ou Fabienne-la-princesse, ou Fabienne-le-gentil-docteur...
 

Luc Selen Ev28

dimanche, 23 avril 2006

Princesse ou pute ?

podcast
« Andante für Violine und Piano »
Michael Schrattbauer


Dans ton tout premier e-mail, Fabienne, tu m'as écrit ceci (je te cite mot pour mot) : «je peux être princesse ou pute, à toi de choisir.» A l'époque, ne te connaissant presque pas, j'ai pris ça pour une provocation. Maintenant, je pense que tu étais sérieuse, et je suis convaincu que tu peux vraiment être l'une ou l'autre ou même les deux, et aussi que tu me laisses vraiment le choix. Le temps est-il venu que je choisisse ? Je le crois.

Sepia Fetish
« Sepia Fetish » by neversweet

Eh bien, je ne veux pas d'une princesse : les princesses ont un royaume en héritage, et ça ne me tente pas. Et même si nous avons d'autres affinités bienvenues (la programmation, la marche...) nous ne pouvons pas nier que notre relation se bâtit sur la pierre angulaire du sexe. Puisque tu me fais le joli cadeau de cette liberté : entre les deux, je choisis donc... que tu sois pute. Ainsi soit-il, ou plutôt : ainsi sois-tu.

podcast
« Je suis Titania » by Julie Brown

mercredi, 19 avril 2006

Daylight

Daylight
« Daylight » by Fluegel

Ce week-end pascal à la fois tant espéré et tant redouté s'est finalement bien passé (euphémisme). Pas de pluie, résidence bien située : nous avons pu laisser libre cours à notre goût commun pour la ballade, ce qui est déjà bien ! Dormir et me réveiller auprès de «quelqu'un d'autre» n'a pas provoqué le sentiment négatif que je redoutais, mais seulement une impression d'étrangeté, d'irréalité. Il est probable, si nous renouvelons cette expérience, que cette impression, qui n'est pas forcément désagréable d'ailleurs, s'estompera avec le temps...

Curieusement, Fabienne s'est montrée, surtout au début, un peu intimidée, presque «petite fille», elle qui habituellement est plutôt fonceuse. Explication : c'était la première fois de sa vie qu'elle passait autant de temps seule avec un homme. Qui l'eût cru ? Ce petit accès de timidité ne l'a pas empêchée d'être extrêmement attentive à respecter mes préférences et à satisfaire mes désirs, à commencer par le premier d'entre eux : celui de son corps. Elle a été, l'espace de ces trois jours, une amante parfaite... Il me reste à espérer que cette prévenance n'est pas le résultat d'un effort, mais bien celui d'un désir de sa part.

Une seule fausse note : sur la route du retour vers Paris, nous nous sommes arrêtés quelques heures à Saint-Malo. Fabienne, par jeu, a acheté deux bagues identiques, une pour elle, une pour moi. Je reconnais que cette gentille attention sans conséquence m'a mis sur la défensive. Je l'ai déjà évoquée : la symbolique de l'anneau est forte, et la présence à mon doigt d'une autre bague ne m'a pas aidé à accepter ce petit cadeau. Je regrette de ne pas lui avoir fait part aussitôt de ce malaise, par peur de la vexer. J'ai payé très cher la persistance de malentendus à cause de stupides non-dits. Je ne veux plus que cela arrive. S'il se confirme avec le temps que Fabienne représente pour moi l'avenir, nous devrons apprendre à toujours tout nous dire.

Au-delà de ce petit bémol, que j'ai bien l'intention d'évacuer par le dialogue à la première occasion, je suis rentré à Paris certes sans plus de certitudes, mais avec quelques craintes en moins. Ce n'est pas si mal...

Wait - we're here...
« Wait - we're here... » by Fluegel

mardi, 18 avril 2006

J'avais oublié...

Gris

J'avais oublié
Combien des yeux peuvent être gris
Gris comme le ciel
Gris comme la mer
J'avais oublié
Qu'une femme peut tenir des promesses
Qu'elle n'a jamais faites
Et peut-être jamais ne fera
J'avais oublié
Qu'on peut découvrir les Amériques
Dans un lit défait
Par un matin au bord de la pluie
J'avais oublié
Qu'une baignoire suffit pour une tempête
Le goût gris que peut avoir un baiser
Le gris est une lumière...

vendredi, 14 avril 2006

J moins 1

Journée calme avant le «grand saut». J'essaye de me mettre dans la meilleure disposition d'esprit possible pour faire de ce week-end ce qu'il doit être : un plaisir et la promesse d'un avenir plus heureux, le tout sans prise de tête inutile...

Baldaquin
« Baldaquin » by Ixéo

Je reprendrai la «plume» à mon retour, mercredi...

jeudi, 13 avril 2006

J moins 2

Fabienne semble bien décidée à s'inviter dans mes rêves. Elle y est, naturellement, la bienvenue. Mais pour moi qui ne me souvenait que (très) rarement de mes songes, c'est un peu déconcertant de me réveiller avec une impression aussi nette d'avoir en quelque sorte vécu une réalité parallèle.

Cuffed
« Cuffed » by Amaruk

J'ai également un besoin urgent de briser certains symboles. Passer toute la nuit avec «quelqu'un d'autre», me réveiller après de «quelqu'un d'autre» est un premier pas important dans ce sens. Mais il faudra bien, un jour ou l'autre, casser à son tour la symbolique de l'anneau...

Pour terminer, je voudrais tirer de l'ombre des commentaires et mettre ici en pleine lumière le poème de Fernando Pessoa que Cristal nous a dédié, et qui semble avoir été écrit pour nous :

De tout, il resta trois choses :
La certitude que tout était
en train de commencer,
la certitude qu’il fallait continuer,
la certitude que cela serait interrompu
avant que d’être terminé.

Faire de l’interruption un nouveau chemin,
faire de la chute un pas de danse,
faire de la peur un escalier,
du rêve un pont,
de la recherche… une rencontre.

Bedtime Prayer
« Bedtime Prayer » by Salemburn
...faire de la recherche une rencontre...

mercredi, 12 avril 2006

J moins 3

J moins 3 avant le week-end de Pâques. J'ai pris la résolution de ne plus me prendre la tête, et d'accepter avec le plus de simplicité possible cette escapade et ce qui en sortira (ou pas). Fabienne et moi aurons 4 jours en tête à tête, éloignés de nos environnements respectifs, pour faire vraiment connaissance, et savoir si notre entente peut aller au-delà de la satisfaction sexuelle (ce qui n'est déjà pas si mal). Sur ce dernier point, ma dernière soirée en compagnie de Fabienne n'a fait que confirmer ce que j'osais à peine avouer : en matière de sexe, elle est, et de loin, ce qui m'est arrivé de mieux, toutes périodes et personnes confondues... Je ne vais donc pas jouer les hypocrites, et reconnaître que c'est une excellente raison pour essayer de faire vivre cette histoire, quelle que soit la forme qu'elle prendra. Mais, comme tous les dominateurs (et ceux qui prétendent le contraire sont de très mauvaise foi), je suis fragile...

Cette nuit, j'ai rêvé de Fabienne, pour la première fois...

Un rêve ?

Nous avons aussi le projet, pour les temps où les finances iront mieux, de partir ensemble à Lisbonne : pour moi, c'est un vieux rêve, inexpliqué (mais tous les rêves doivent-ils être expliqués ?) et pour Fabienne, évidemment, de marcher dans les pas de Fernando Pessoa...

Lisbonne

lundi, 10 avril 2006

Quelle voie ?

3 chemins
« 3 chemins » by Life's Decay

Pour la première fois de ma vie, et alors que la voie semble toute tracée, je ressens cruellement la difficulté de choisir le bon chemin, de s'y tenir et d'en accepter les alea. Je ne sais pas à quoi je m'engage, et ça me fait peur. La possibilité d'un nouvel échec, à court, moyen, ou long terme, encore plus peur. Je manque de simplicité : Fabienne est jeune et belle, elle me plaît, elle me dit qu'elle m'aime et je la crois. La plupart des hommes (hétérosexuels) rêveraient d'être à ma place, et moi je me laisse ronger par l'inquiétude à l'approche de ce week-end que pourtant j'ai voulu et organisé...

Le hasard de me fait un incroyable cadeau, qui plus est à un moment de ma vie où je suis en situation de pouvoir le recevoir sans honte et sans remords. Pourquoi donc suis-je incapable de l'accepter sans états d'âme ? Qu'importe après tout si un autre hasard me le reprend dans un mois ou dans un an ? J'aurai eu ma chance.

On semble absolument convaincu dans mon entourage que j'aime Fabienne. Pourquoi suis-je apparemment le seul à ne pas le savoir ?

podcast
« Need-Fire » by Cocteau Twins

dimanche, 09 avril 2006

Tous les rêves du monde...

«Je porte en moi tous les rêves du monde.» Je connaissais cette citation, mais j'ignorais (ou j'avais oublié) qu'elle était de Fernando Pessoa, ton poète préféré. Que tu m'y associes me touche infiniment. Porter tes rêves, à défaut de ceux du monde, serait ce qui peut m'arriver de mieux à court terme. Mais aussi une lourde responsabilité pour un homme qui reste sur un échec...

Tous les rêves du monde

Je ne peux nier que tu me fasses rêver, et c'est un cadeau inestimable. Mais moi, pour combien de temps vais-je être capable de te faire rêver ? Cela se compte-t-il en semaines, en mois, en années ?

samedi, 08 avril 2006

(In)certitudes

Je ne sais pas trop si je l'aime, mais je sais bien que j'aime ses cheveux (rouges). Je ne sais pas trop si je l'aime, mais je sais bien que mes yeux aiment ses yeux. Je ne sais pas trop si je l'aime, mais je sais bien que mes lèvres aiment sa bouche. Je ne sais pas trop si je l'aime, mais je sais bien que mes mains aiment ses seins. Je ne sais pas trop si je l'aime, mais je sais bien que mes doigts aiment son sexe. Je ne sais pas trop si je l'aime, mais je sais bien que j'aime ses reins et son cul. Je ne sais pas trop si je l'aime, mais je sais bien que mes oreilles aiment l'entendre dire «oui» (à tout, toujours). Je ne sais pas trop si je l'aime, mais je sais bien que j'aime ses pieds (nus).

Les pieds de Fabienne

Je ne sais pas trop si je l'aime, mais je veux bien lui dire que j'aime ses cheveux (rouges), ses yeux, sa bouche, ses seins, son sexe, ses reins et son cul, l'entendre dire «oui» (à tout, toujours), ses pieds (nus). L'amour d'un corps est-il l'Amour ?

podcast
« London Sadness » by Invading Chapel

vendredi, 07 avril 2006

Le grand saut

J'ai finalement trouvé un hébergement abordable pour le week-end de Pâques. Je vais donc le passer au bord de la mer avec Fabienne. Quatre jours, trois nuits, juste elle et moi. C'est un saut dans l'inconnu. Pour la première fois depuis près de 20 ans, je vais partir avec «quelqu'un d'autre», je vais passer toute la nuit dans les bras de «quelqu'un d'autre», je vais me réveiller auprès de «quelqu'un d'autre». Pour moi, cela représente infiniment plus que les relations sexuelles que nous avons déjà eu. C'est accepter Fabienne comme compagne potentielle, même s'il n'est pas encore question de vie commune. C'est accepter la possibilité que je l'aime. Hautement positif, encourageant pour l'avenir, direz-vous ? Ce serait vrai si cette médaille n'avait pas son revers. Parce qu'en négatif cela concrétise l'échec avec celle qui a partagé ma vie toutes ces années, pour le meilleur et pour le pire, surtout pour le pire semble-t-il, et la cohorte de regrets qui va avec...
 

Douarnenez

Quoi qu'il en soit, cette escapade maritime ne devrait pas être désagréable, et elle devrait avoir le mérite de clarifier un peu les choses. De deux choses l'une, me sembe-t-il :

  • Soit je rentre de Douarnenez avec la conviction que Fabienne est la femme de ma vie, ou plutôt de ce qu'il en reste, et si elle-même n'a pas changé d'avis, il nous restera à construire cette histoire, sans prétendre d'emblée à l'éternité. Et bâtir, après tout, n'est pas si désagréable !
  • Soit c'est l'impression contraire qui l'aura emporté, et au mieux Fabienne restera pour quelque temps une agréable compagnie, mais n'en rejoindra pas moins le cimetière de mes beaux rêves déçus...

Au cimetière des rêves

Ce qui me trouble, c'est que je ne sais pas, paradoxalement, laquelle de ces deux issues me fait le plus peur...

mercredi, 05 avril 2006

Fabienne III

La demoiselle aime marcher, encore une chose que nous avons en commun, et hier son humeur était à la ballade. J'ai (re)découvert le plaisir de marcher au hasard dans les rues de Paris, malgré la fraîcheur un peu inattendue pour un mois d'avril. Projetées sur les trottoirs ou l'herbe des parcs par le timide soleil printanier, nos ombres s'entendaient plutôt bien.


Ombres
« What a lovely day ! »
Maria Sanchez (2005)


En surface, donc, tout va bien. Ce qui m'arrive avec Fabienne est presque trop beau pour être vrai. Et ça n'empêche pas mes doutes : quelle que soit la qualité de notre relation toute neuve, voudra-t-elle vieillir avec moi ? Je la crois quand elle dit qu'elle m'aime, mais dans 15 ans j'en aurai plus de 60, et elle moins de 40; je serai déjà vieux, et elle sera une femme adulte, rayonnante; ça me laisse bien peu de chances...

Sans parler du fait que je n'ai même pas assez de fric pour l'emmener en week-end. Il faut vraiment que je trouve enfin un emploi qui me fasse vivre, mais par les temps qui courent et à mon âge, même si je sais faire pas mal de choses, c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Et j'ai finalement peu d'expériences à faire valoir. S'il te plaît, Monsieur de Villepin, tu ne pourrais pas m'inventer un truc du genre CDE (contrat dernière embauche) ? L'idéal, le rêve, serait de pouvoir vivre (même modestement) de mon art, mais malheureusement la création numérique est encore peu reconnue, et le mode de rémunération des artistes reste à inventer. Peu de choses à espérer, donc, de ce côté.

Malgré tous les doutes, malgré tous les signes annonciateurs d'orage, hier nos ombres s'entendaient bien.

lundi, 03 avril 2006

Eclaircie

Le sévère coup de blues s'estompe peu à peu. M'ont fait du bien, dans le désordre : la voix de Fabienne au téléphone, la perspective de passer toute la journée de demain avec elle (merci aux anti-CPE de tout poil), une nuit plus reposante que la précédente, les éclaircies ensoleillées par la fenêtre, plus deux ou trois choses pratiques qui se sont passées sans anicroche. Le moral n'est pas encore au beau fixe : il n'est pas facile d'accepter de ne pas pouvoir aborder tous les sujets avec celle qui a partagé plus de 18 ans de ma vie, et à qui je reste très attaché; pas facile de renoncer à partager avec elle mes petites et grandes joies. Mais il semble que ce soit le prix à payer pour que nos chemins divergent dans le calme. Difficile cependant de contenir les bouillonnements complexes et contradictoires qui m'agitent en ce moment...


podcast

Song Of The Dispossessed by Dead Can Dance

dimanche, 02 avril 2006

Dimanche noir

podcast


Quelle naïveté... J'ai cru quelques heures qu'une porte s'était ouverte pour que je sorte de la nuit. Mais à nouveau je me retrouve avec les ailes coupées. C'est une fois de trop, et je doute d'avoir une chance de m'en sortir. Je ne mérite sans doute pas mieux. Je suis pourtant amer : Fabienne, elle, ne mérite certainement pas ça...


podcast


Quel gâchis...

samedi, 01 avril 2006

Fabienne II

48 heures plus tard (hier après-midi), deuxième rendez-vous avec Fabienne, à 16 heures chez elle. Dès la première seconde, je ressens plus de densité, plus d'intensité, parce que l'intimité est déjà établie. Cette fois, nous savons tous les deux comment nous voulons que la soirée se termine ! Il nous reste à inventer quel chemin va nous y mener. Nous décidons d'aller au cinéma, voir «Mémoires d'une geisha». Impression mitigée sur le film : histoire forte, esthétique sublime, mais choix aberrant d'actrices chinoises, et non japonaises, pour les rôles principaux. Quel que soit leur talent, à mes yeux depuis longtemps sensibles au charme des japonaises, le film perd pour cette raison une bonne part de sa crédibilité.


Mémoires d'une geisha


Mais, excusez-moi, je ne suis pas ici pour rédiger une critique cinématographique. Ce que je retiendrai de ces 2 heures et 20 minutes, c'est la main de Fabienne qui prend la mienne et la serre doucement, élan de tendresse et promesse d'autres étreintes. Je suis profondément ému.

Nous rentrons directement chez elle. Mon démon dominateur prend le dessus, me donne l'envie de la «bousculer» un peu. Je dois savoir comment elle réagit à un ordre.
- Déshabille-toi !
- Complètement ?
- Complètement !
Elle s'exécute sans discuter, comprend mon impatience, ne s'attarde pas dans un strip-tease. Parfait. Maintenant nous pouvons dîner. Repas très romantique par son incohérence, culinaire et autre : gaspatcho très épicé + pizza + vodka; Fabienne nue + moi habillé; envie de rire ensemble sans raison + véritable envie de pleurer en croisant ce regard, incroyablement clair, qui me dit le don de soi, qui me dit tout simplement oui. Et, bien sûr, le plein de décibels gothiques...


podcast


Un peu plus tard, changement de musique... Donizetti cette fois. Personnellement, même pour «baiser», je préfère.


podcast


Cette fois encore, la suite restera privée. Pour finir, je voudrais retirer ma précédente conclusion : Fabienne, s'il te vient un de ces jours l'envie de me dire «je t'aime», n'hésite pas ! Moi, j'espère être bientôt capable de te le dire...

jeudi, 30 mars 2006

Fabienne I

J'ai rencontré Fabienne la semaine dernière chez Marianne. Le lendemain, je reçois un e-mail où elle me propose sans détour sa compagnie dans des termes plutôt explicites. D'abord choqué par cette invitation quelque peu directe, parce que Fabienne ne peut pas ignorer la liaison que j'entretiens avec Marianne, après que celle-ci m'ait affirmé que cela ne lui posait aucun problème, j'accepte finalement le principe d'une rencontre en terrain neutre. Rendez-vous est pris pour hier mercredi à 17 heures, dans une brasserie du XVI° arrondissement.

J'arrive place de Mexico avec 5 minutes d'avance. Fabienne est déjà là, installée au bar, bien en vue. T-shirt noir, jean moulant, tennis. Sur le moment, je me demande si je dois ou non me féliciter qu'elle n'ait pas choisi une table tranquille au fond de la brasserie. Bonjour, bisou rapide sur la joue. J'apprécie qu'elle ne précipite pas les choses par une attitude trop démonstrative, même si le t-shirt est généreusement décolleté, et si l'absence de soutien-gorge est évidente. Mes propres intentions restent obscures, même (surtout ?) pour moi.

Pendant un assez long moment, nous échangeons d'incroyables banalités (la météo, le CPE...) jusqu'à ce qu'un interminable silence s'installe. Serait-elle plus timide que ses messages ne le laissaient présager ? Il faut dire que la présence constante du barman n'autorise pas tous les sujets de conversation. Même silencieuse, elle ne me quitte pas des yeux, et je me noie volontiers dans son regard clair.

Elle propose finalement de s'installer à une table. La conversation y prend une tournure un peu plus intime, nous parlons de nous, de mon métier, de ses études, de nos goûts, un peu de Marianne aussi. Les affinités se révèlent. Je découvre avec surprise, intérêt et plaisir qu'elle pratique la programmation à titre de loisir. Elle aime la musique gothique et l'opéra. Elle est fan du poète portugais Fernando Pessoa. J'apprécie de plus en plus la compagnie et la conversation de cette fille, mais je suis un peu déconcerté par le décalage persistant entre son attitude plutôt sage et le contenu assez cru des ses messages.

Le temps passe, nous continuons à faire connaissance, sans que le sexe soit évoqué, ne serait-ce que par allusion. Elle déclare seulement préférer les hommes plus âgés qu'elle, plutôt intellectuels, et qu'elle aime la barbe. Ces critères objectifs me font mieux comprendre pourquoi une fille comme elle s'intéresse à moi, et je suis déjà sous le charme. 19 heures. Elle a faim. Nous décidons de dîner sur place. Une petite heure plus tard, le repas terminé :
- On va chez moi ?
- Oui.

Quelques minutes de marche nous conduisent dans une voie privée entre la rue de la Pompe et l'avenue Victor Hugo. Elle m'explique que ses parents sont les propriétaires de deux appartements, ils occupent celui du 2° étage, elle celui du 3° étage : plus de 200 m² pour elle toute seule. Une vraie forteresse dont la petite clé sert seulement à ouvrir un boîtier électronique où taper un code déverrouille la porte.

Nous entrons. Elle referme la porte, et se met immédiatement pieds nus. J'apprécie. Je le lui dis. Elle sourit. Elle me fait rapidement visiter. C'est un peu surréaliste, presque toutes les pièces sont entièrement vides, nues, avec cette résonance particulière aux espaces sans meubles, à l'exception de sa chambre, de la salle de bains, de la cuisine, et du grand salon/bureau où nous nous installons. Le décor mélange des meubles de style et des gadgets un peu kitsch sortis tout droit d'une boutique Soho. Elle va chercher une bouteille de vodka, ôte son t-shirt avec un incroyable naturel, met de la musique gothique, très fort. L'heure n'est plus à la conversation...

podcast

Elle vient se blottir tout contre moi dans le canapé. Pendant une éternité nous buvons, nous nous embrassons, nous buvons encore, nous nous embrassons encore. Je caresse et masse ses seins. J'adhère pleinement à son rythme, à sa vibration, ils me conviennent, je les ressens, je les partage. Depuis quand ne me suis-je pas senti aussi bien ?

Elle s'éclipse un instant aux toilettes, en ressort nue. Désir réciproque évident, les mots restent inutiles. Avant d'aller dans la chambre, elle change la musique :
- Pour baiser, je préfère l'opéra.
Toujours aussi fort. De quoi me réconcilier avec ce bon vieux Verdi. Ce n'est que maintenant que je me pose la question des voisins !

podcast

«Baiser». Je n'aime pas ce mot, j'aurais préféré qu'elle dise : «faire l'amour». Mais c'est elle qui a raison, puisqu'il ne s'agit pas d'amour. La suite, bien sûr, n'a pas à être racontée ici. Je suis rentré assez tard avec des étoiles et toujours des nuages menaçants dans la tête. Je vais bien et je vais mal, en même temps...

Nous nous revoyons bientôt. Nous avons encore bien des choses à nous dire et quelques projets un peu fous, comme une soirée «strip-programmation» (?) (une idée de Fabienne) ou faire l'amour dans une des pièces vides (une idée à moi).

Une chose n'a pas été dite, et ne le sera sans doute jamais : «je t'aime». Et c'est très bien ainsi.